Après l’explosion du port de Beyrouth, la Fondation Raoul Follereau s’est engagée à soutenir les sinistrés en grande précarité dont Khalil, qui nous livre son témoignage.

 

Khalil dans son appartement.

« La situation générale au Liban est catastrophique. » Khalil pèse chacun de ses mots. Ce Libanais a vu son pays sombrer de maintes fois dans la violence et le désespoir. Mais cette fois-ci, « tout tombe, l’atmosphère n’est que déliquescence. »

Depuis presque trois ans, le Liban est en proie à une profonde crise économique, financière, politique et sanitaire. La valeur de la livre libanaise a chuté de 90% tandis que l’inflation frappe durement le pays. La crise a anéanti la classe moyenne libanaise. Les Libanais sont fortement appauvris et vivent au rythme des pénuries d’électricité, de pétrole, de gaz, de médicaments… A cette crise s’est ajoutée le 4 août 2020 la double explosion de 2700 tonnes de nitrate d’ammonium dans le port de Beyrouth qui aura fait plus de 200 morts et plus 6 000 blessés. Plusieurs quartiers de la ville ont été détruits, laissant 300 000 personnes sans-abris et 70 000 bâtiments endommagés dont l’appartement de Khalil. Compte tenu de l’ampleur de la crise économique, il n’a pas les moyens de le rénover.

 

Un comportement intègre

 

« L’explosion du port de Beyrouth a entraîné l’arrivée en masse de milliers d’ONG, dont certaines se sont créées à la suite de cette évènement », se souvient Khalil, « ces ONG ont de l’argent pour aider les sinistrés à reconstruire leur maison mais en réalité, rien n’est gratuit. Les aident s’accompagnent de conditions, comme par exemple, une obédience politique. » Dans le cas de Khalil, une association s’est rendue chez lui afin d’évaluer les dégâts et le montant de l’aide. « Mes vitres étaient en miettes tout comme une partie du mobilier et de l’électroménager », souligne Khalil, « l’équipe de l’association a pris des photos, créé un dossier puis est partie. » Après plusieurs semaines sans retour de leur part, Khalil comprend qu’il ne verra jamais l’aide promise.

Par le bouche-à-oreille, Khalil croise la route de Roger Khairallah, représentant de la Fondation Raoul Follereau au Moyen Orient, basé à Beyrouth. La Fondation est présente au Liban depuis la guerre civile et mène des projets d’éducation, d’accès à la santé et de réinsertion par le travail. Suite à l’explosion, elle a mis en place une aide d’urgence pour aider les sinistrés en situation de précarité. Elle a notamment rénové une vingtaine de maisons et distribué des aides alimentaires et vestimentaires pour ceux qui avaient tout perdu dans l’explosion. « Nous sommes beaucoup à vivre des situations terribles », explique Khalil, « quand j’ai rencontré Roger, j’étais sidéré : son intégrité m’a émerveillé et je ne veux pas le cacher. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir été aidé par la Fondation. J’ai pu réparer mes vitres, avoir un peu de mobilier. C’est énorme pour moi. »

Au-delà de l’aide matériel, Khalil a été touché par la façon dont la Fondation s’est comportée. « Notre espoir pour le pays réside dans l’intégrité des gens. La Fondation Raoul Follereau me redonne de l’espoir. »