A la naissance, Patrick n’a pas été déclaré par ses parents à l’état civil : sans papiers, il ne pouvait intégrer l’école publique ; issu d’une famille pauvre, il ne pouvait aller à l’école privée. C’est grâce à l’aide de l’association Libami, partenaire de la Fondation Raoul Follereau, qu’il est aujourd’hui étudiant en mathématiques pures.
Je m’appelle Patrick et j’ai 21 ans. Je suis actuellement étudiant en 2e année de licence en mathématiques pures dans une université privée. Pourquoi une université privée alors qu’il y a l’université Libanaise publique ? Par ce que je suis un jeune homme sans papiers officiels, sans carte d’identité. Pour l’Etat libanais, je n’existe pas ! Pourtant, je suis Libanais, de parents Libanais, né sur le sol libanais. J’ai un frère et une sœur qui sont dans la même situation.
Je suis né dans une famille très pauvre. A notre naissance, nos parents ne nous ont pas déclaré à l’état civil, car ils ne savaient pas que c’était important et n’en avaient pas les moyens.
Voilà pourquoi je ne pourrai pas m’inscrire à l’université publique et dois donc suivre mes études dans une université privée.
En fait, je n’aurais même pas dû aller à l’université, à cause de la pauvreté de ma famille. C’est grâce à Libami que j’ai senti que je suis un être humain, ayant des droits comme tous les autres humains, notamment celui de recevoir une éducation.
Ma mère a frappé à la porte de cette association il y a onze ans. Elle a demandé de l’aide scolaire, car, sans papiers, elle ne pouvait pas nous inscrire dans les écoles publiques. Et depuis, Libami a tenu nos mains et nous a aidé dans notre scolarité à l’école et à l’université, pour la nourriture, les chaussures, les affaires pour la maison, les sorties, le transport, les médicaments pour mon père cancéreux et avant tout, l’écoute et le soutien. Si je voulais décrire ma relation avec Libami, je dirais que c’est mon père et ma mère, c’est mon refuge quand la vie est difficile, c’est l’épaule où je peux me reposer.
Merci à toi Libami, car tu as lutté pour que nous puissions avoir des papiers officiels mon frère, ma sœur et moi. Merci car tu n’as pas baissé les bras quand il n’y avait pas d’espoir. Libami, tu es mon espoir et je te promets que lorsque je serai à ma charge, je serai au côté de ceux qui sont en besoin.