Geeske Zijp, infirmière spécialiste de la lèpre a reçu le prix Raoul Follereau des mains de Madame le Secrétaire perpétuel, Madame Hélène Carrère d’Encausse à l’Académie française le 26 janvier 2022.
C’est dans l’intimité d’une salle aux lourdes tapisseries, dans une ambiance feutrée, à l’Académie française, que Madame le Secrétaire perpétuel, Madame Hélène Carrère d’Encausse, a remis le prix Raoul Follereau à Geeske Zijp.
L’Académie française a voulu récompenser son courage et son dévouement sans faille pour les malades de la lèpre : «Personne n’a conscience que la lèpre existe. Vous êtes d’autant plus indispensable qu’il n’y a pas une mobilisation du monde entier.», déplore Madame Madame Hélène Carrère d’Encausse lors de la remise de prix, «Ce que vous faites est remarquable et nous vous devons tous une reconnaissance infinie. Notre lauréate cette année est une femme absolument remarquable qui a été sur tous les fronts. Je ne sais même pas comment exprimer mon admiration. Si l’attention aux autres à un sens, c’est bien elle qui l’incarne. C’est la raison pour laquelle Geeske a reçu le prix Raoul Follereau.»
Une vie donnée
Geeske Zijp, une soignante aux mille vies, est représentante de la Mission Evangélique Contre la Lèpre (MECL) au Tchad. «Cette vocation m’est venue jeune : à l’âge de 5 ans, je savais que je voulais être infirmière en Afrique.» Geeske Zijp est originaire des Pays-Bas. Dès son diplôme en poche, elle s’envole dans les camps de réfugiés en Thaïlande, puis sera infirmière et sage-femme au Soudan où elle apprend à parler arabe et passe un an dans une clinique mobile en Irak. Un jour, à Londres, cette soignante aux mille vies est touchée par le témoignage de deux femmes indonésiennes auprès des malades de la lèpre. «Je ne connaissais pas cette malade mais j’ai postulé auprès de la Mission Evangélique contre la lèpre.» Après un passage d’un an comme infirmière coordinatrice au Zaïre (ex-Congo), Geeske est envoyée en mission au Tchad pour la MECL où elle exerce depuis 20 ans.
«C’est avec beaucoup d’émotion que je me trouve devant vous. Notre but est d’aider les personnes atteintes de la lèpre à trouver le chemin de la guérison. Personne ne devrait, aujourd’hui, souffrir de cette maladie. Au Tchad, entre 300 et 400 nouveaux cas de lèpre sont dépistés dont 8 à 10 % sont des enfants et 20 % ont déjà des séquelles handicapantes. La lèpre existe encore. Chacune et chacun ont le droit à une vie digne et heureuse. La souffrance des malades me touche. Grâce à notre partenariat au Tchad avec la Fondation Raoul Follereau, son soutien moral, technique et financier, nous pouvons avancer vers un monde exempt de lèpre et réduire le handicap. Raoul Follereau, au nom duquel vous m’avez appelé aujourd’hui, disait : « Nul n’a le droit de vivre heureux tout seul ». On pourrait aussi dire : « Nous tous avons le droit de vivre heureux. »»
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La MECL soutient le Programme national de lutte contre la lèpre (PNLL) dans la réalisation de ses activités de dépistages et de supervisions, en étroite collaboration avec le Docteur Bertrand Cauchoix, conseiller médical de la Fondation Raoul Follereau. La Fondation Raoul Follereau et la MECL sont les seuls soutiens techniques. Le prix Raoul Follereau est remis tous les deux ans, principalement aux acteurs de la lutte contre la lèpre, par l’Académie française.
