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« Mes pieds, mes mains et mon visage étaient très abîmés mais je ne savais pas quelle maladie j’avais ! » La trentaine, Jean-Marc est un ancien malade de la lèpre. Il a fallu du temps et beaucoup de souffrances avant de pouvoir mettre un nom sur le mal qui le rongeait. « Au village, quand la maladie m’a totalement transformé, plus personne ne venait me voir », explique le jeune homme, « j’étais rejetté par mes amis. » Après le rejet, vinrent les moqueries et les insultes, « ça me faisait mal au cœur. » Il décide d’aller voir un guérisseur pour comprendre sa maladie, en vain.
Se sentir vivant
Ce sont ses parents qui lui ont conseillé d’aller au centre médico chirurgical de Divo en Côte d’Ivoire. « Il m’a fallu du courage pour me décider », précise Jean-Marc en baissant le ton de sa voix. A Divo, le personnel soignant fait preuve d’une attention et d’une gentillesse qui bouleversent le jeune homme : « ils m’ont pris comme leur fils. Vous vous rendez-compte ? Ils arrivaient à me toucher ! Au village, personne n’osait s’approcher de moi. » Emu, Jean-Marc se souvient de ses tout premiers temps au centre. « En deux semaines, il y a eu un changement total en moi. » Les yeux du jeune homme se perdent dans le vague. Avec intensité, il répète comme une douce prière : « un changement, un changement… »
Aujourd’hui, grâce à son traitement, ses plaies se sont refermées, la mobilité de ses mains et de ses pieds est revenue, son visage est plus lisse. Mais la bataille contre la lèpre n’est pas encore terminée pour cet homme qui doit encore se réinsérer dans la société.