Entreprendre en France malgré un handicap, physique ou mental, est possible mais demande parfois deux fois plus de courage. Sophie, une jeune femme ayant une maladie handicapante, a pu créer son entreprise grâce à la Fondation Raoul Follereau.

 

Fibromyalgie. Le diagnostic tombe comme un couperet pour Sophie. « C’est une maladie très peu connue et reconnue », précise la jeune femme, « l’annonce de la maladie a été très violente. Le médecin m’a dit que je souffrirai toute ma vie car il n’existe aucun traitement. » Cette maladie chronique invisible, d’origine inconnue, provoque des douleurs diffuses parfois insupportables dans tout le corps induisant des incapacités motrices et neurologiques. Sophie, qui souhaitait devenir professeur de français, a dû arrêter ses études. Pourtant, « à 32 ans, je ne voulais pas passer à côté de ma vie. »

Des ressources insoupçonnées

Entreprendre en France est une vaste aventure, semée d’embûches : « j’ai toujours eu en tête de créer mon entreprise mais je n’osais pas sauter le pas. La maladie m’a, en quelque sorte, obligée à me lancer pour pouvoir vivre. » Sophie a ouvert une boutique générale avec des rayons divers : jouets, décoration, mercerie… En quatre ans, son état de santé se dégrade, forçant Sophie à vendre ses produits sur internet, depuis chez elle. « Je me déplace avec difficulté », confie la jeune femme, « mais le corps et l’esprit ont des ressources insoupçonnées. » De la fragilité naît la force. La force aussi d’affronter le regard de ses pairs. « Je sens le regard des autres sur moi. Je sens que je dérange. Le handicap dérange. Tout ce qui est faiblesse est laid à voir. Il faut dénoncer cette attitude car le regard sur l’autre est très important. » Un combat que Sophie aimerait transmettre à tous ceux qui vivent avec un handicap. « Ils ne doivent pas hésiter à se lancer dans le monde de l’entreprenariatNous pouvons faire des choses mais différemment. C’est la fin d’une vie et le début d’une autre qui peut apporter des opportunités nouvelles... »