Alain de Kersabiec, représentant de la Fondation Raoul Follereau en Afrique de l’Ouest, a vécu neuf ans en Côte d’Ivoire dans le cadre de ses fonctions. Une expatriation qu’il a choisi de vivre avec son épouse, Armelle. Aujourd’hui, ils témoignent de cette expérience de communion au service des plus petits.
« C’est naturellement et à mes frais que ma femme m’a accompagné sur les missions Follereau pendant neuf ans. » Alain de Kersabiec, n’est pas du genre à mâcher ses mots. Franc et passionné, il a parcouru le Mali, le Bénin, le Tchad, la Côte d’Ivoire et la Guinée jusqu’à cette année pour représenter la Fondation Raoul Follereau et suivre ses partenaires. Un désir animait Alain et sa femme : celui de vivre ensemble quelque chose de généreux. « C’était un poste d’expatrié basé à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Les tournées dans les pays à ma charge pouvaient durer d’une semaine à un mois ! Je ne voulais pas que ma femme soit seule tout ce temps… », se souvient Alain. « Une femme a une sensibilité différente », rajoute Armelle, « je voyais des choses qui échappaient à Alain ! Je me souviens d’une visite dans un cabinet médical en Côte d’Ivoire. Un petit garçon de dix ans est entré dans la salle avec un bras très abîmé. Visiblement apeuré et traumatisé. J’ai tout de suite compris qu’il avait peur de nous, les blancs, et je l’ai rassuré. De son côté, Alain n’avait rien remarqué. »
Aux yeux du couple, vivre la mission à deux est un moyen de faire rayonner la Fondation. Ainsi, pendant que Alain enchaine les rendez-vous avec les fonctionnaires du programme national lèpre, Armelle s’aventure sur les marchés. « Un jour, Alain était en rendez-vous, j’ai entendu frapper. Quand je me suis approchée, j’ai vu une femme, assise par terre, entourée de ses quatre enfants, en train de casser des cailloux. Son mari l’avait quitté. Briser du granit était sa seule source de revenu. Alain a une enveloppe pour une aide sociale d’urgence et la Fondation a aidé cette femme. »
De grands moments de communion
« En couple, nous sommes dans l’échange et la convivialité avec les partenaires de la Fondation », souligne Alain, « notre relation va au-delà d’un simple contrôle financier. Elle est plus humaine. » Ces années ont été bénéfiques pour Alain et Armelle. « Nous avons vécu des moments très forts et parfois difficiles. Être à deux nous a permis de décompenser et de relativiser ensemble », rajoute Armelle. Sans détour, ils affirment en cœur que cette tranche de vie africaine a été marquée par de grands moments communion : communion avec les malades, communion avec les pauvres, communion avec les partenaire et communion ensemble.
Alain part à la retraite à la fin de l’année 2019. Après onze ans au service des plus pauvres, il n’a de cesse d’exprimer sa gratitude envers les donateurs. « Sans eux, jamais la Fondation Raoul Follereau n’aurait pu mener toutes ces actions. Un grand merci à vous ! » Sur le terrain, une seule question a guidé les décisions d’Alain : « Est-ce que les donateurs seraient satisfaits de la manière dont j’emploie leurs dons ? »
Durant onze années, Alain a aimé et agi pour les plus démunis. Nous lui souhaitons bon vent vers de nouvelles aventures !