À Abéché, à l’est du Tchad, 145 anciens malades de la lèpre et leurs familles quittent des habitats précaires pour s’installer sur un vaste terrain mis à leur disposition.

 

Chef-lieu du Ouaddaï, Abéché abrite un hôpital régional. À partir de 1979, des malades de la lèpre sont restés vivre avec leurs familles aux abords de l’hôpital, après leur guérison, y érigeant des cases de fortune. Quarante ans plus tard, ils étaient près de mille adultes et enfants à vivre là, dans la promiscuité et des conditions d’hygiène précaires.

Pour répondre à cet enjeu de salubrité et agrandir l’hôpital, la population ayant décuplé depuis les années 1960, les autorités locales ont incité ces anciens malades et leurs familles à déménager. La mairie d’Abéché a mis à leur disposition un terrain de 30 hectares, à 6 km de la ville. L’Association de Solidarité Aux Lépreux du Tchad (ASALT) et la Fondation Raoul Follereau ont apporté leur soutien à ce projet qui offre une plus grande autonomie aux familles.

L’eau, un enjeu-clef

« Nous avons consulté les représentants des anciens malades pour les intégrer au projet de relocalisation et ceux-ci ont souligné l’absence de puits sur le site » explique Abraham Gayan de l’ASALT. Dans cette zone sahélienne, l’accès à l’eau potable est un défi quotidien. Après des tests géophysiques, la Fondation Raoul Follereau a fait creuser deux forages en 2024.

Grâce à cet accès à l’eau, à la fourniture de 2 tricycles pour les déplacements vers la ville et les marchés, et la construction d’une vingtaine de cases pour les plus démunies, les anciens malades ont accepté le projet et, en février, les premières familles ont emménagé sur le vaste site.