Depuis 2022, Armelle Zitty exerce comme psychologue clinicienne
au CDTLUB de Pobè. Aux patients angoissés, renfermés, esseulés, elle offre un espace d’écoute et de soutien.

 

Sur les bancs colorés jouxtant le bureau d’Armelle Zitty, quelques patients conversent. Dans l’embrasure de la porte apparaît la silhouette paisible et élégante de l’infirmière-cadre et psychologue du Centre de traitement de la lèpre et de l’ulcère de Buruli de Pobè. Le mercredi est sa journée dédiée au suivi psychologique des patients, une mission qui lui tient à cœur.

Née à Bohicon, dans le centre du Bénin, Armelle Zitty a grandi à Cotonou auprès de parents enseignants. Issue d’une famille nombreuse, elle choisit des études courtes et obtient son diplôme d’infirmière. La jeune femme est dotée d’une grande douceur et se découvre des aptitudes pour sa profession.

Toutefois elle perçoit rapidement la nécessité d’offrir une prise en charge plus complète au patient. Après 10 ans d’exercice, elle entame un parcours universitaire en psychologie, une discipline encore récente au Bénin. Parallèlement, elle entre comme infirmière au CDTLUB de Pobè, en 2009. Alliant études, travail et vie de famille, Armelle Zitty est diplômée de psychologie en 2022. Depuis lors, elle exerce au CDTLUB sous les deux coiffes d’infirmière et de psychologue clinicienne. 

 

« Les plaies portent atteinte à l’intimité des malades »

 

« Les patients nous arrivent vraiment démolis, ils se sentent vulnérables en raison de leurs plaies ouvertes et parfois malodorantes » explique-t-elle, d’un timbre doux et posé. Au CDTLUB, la majorité des patients sont hospitalisés en raison de plaies, qu’elle soient dues à la lèpre, un ulcère de Buruli, une brûlure grave, un ulcère chronique, etc.

Dans la pièce aux murs sobres où quelques jeux seuls évoquent un travail thérapeutique, tant d’histoires ont été confiées à la psychologue. « La peau est l’organe intermédiaire entre l’intime de l’homme et le monde extérieur » poursuit-elle, « or pour les soigner, il faut parfois inciser ou retirer des tissus morts et les patients se sentent tailladés, leur estime d’eux-mêmes diminue encore ». Armelle Zitty leur offre alors un lieu pour qu’ils puissent s’exprimer, puis elle les aide à mobiliser leurs propres ressources.

Le travail d’équipe avec l’assistante sociale, Blandine Sezonlin, et les autres soignants du centre lui paraît également essentiel :

« Notre rôle à tous, au CDTLUB, c’est d’aider les malades à se remettre debout, à retrouver confiance ».