Au sud du Tchad, les soignants de la Maison Notre-Dame-de-Paix (MNDP) de Moundou et des centres de rééducation périphériques se forment à la lèpre.

 

Au cœur de la capitale économique du Tchad, le centre Maison Notre-Dame-de-Paix de Moundou est la 2ème structure du pays à prendre en charge les personnes en situation de handicap physique. Avec le soutien de l’association MNDP-France, le centre offre des services d’appareillage, de rééducation et d’aide à la réinsertion et déploie des missions chirurgicales. Les 18 et 19 avril derniers, s’y sont réunis 27 soignants venus des centres de rééducation du Logone occidental, du Logone oriental et de la Tandjilé, pour suivre une formation sur la lèpre. Dispensée par le docteur Defiah Paka, médecin de la Fondation Raoul Follereau, la formation était organisée à la demande du père Thomas Robé, responsable de la MNDP de Moundou.

 

« M’ndigi Nja Tar, je veux marcher debout »

 

« Dans le pays, les personnes portant un handicap, comme les malades de la lèpre, sont très souvent exclus de leur communauté et habitent à l’extrémité du village » explique le père Thomas Robé. Lui-même a été profondément marqué par sa rencontre avec des malades de la lèpre en 1993. Après avoir pris la responsabilité du centre de Moundou en 2020, il a eu à cœur d’y accueillir les personnes portant des handicaps liés à la lèpre, et de former les soignants des centres périphériques afin que la maladie soit dépistée assez tôt pour éviter ces invalidités graves.

« Plus de 70% des soignants ne connaissaient pas, ou bien très peu, la lèpre » a pu observer le docteur Paka en avril dernier à Moundou, « mais tous étaient désireux de se former ». Remettre l’homme et l’enfant debout : telle est la devise que partageaient Raoul Follereau et le père Michel Guimbaud, fondateur de la MNDP, et depuis lors leurs successeurs au Tchad.