Au Burkina Faso, les équipes de la Fondation ont mené des dépistages de la lèpre dans les camps de déplacés.
Depuis plusieurs années, la situation sécuritaire et humanitaire au Burkina Faso ne cessent de se dégrader. Les violences intercommunautaires, les attaques de groupes armés djihadistes, l’insécurité alimentaire et l’extrême pauvreté en sont les causes principales. L’ONU dénombre environ 1 300 000 personnes déplacées internes (PDI) fuyant les attaques au Nord et Nord Est du Burkina Faso : « l’espace humanitaire est de plus en plus réduit avec de grands défis d’accès et d’assistance aux populations. » A Dori, chef-lieu le plus stable de la région du Sahel, se trouve un grand nombre de PDI installées dans des camps. « Il existe de nombreux camps au centre nord, dans la Boucle du Mouhoun et dans l’Est », explique le docteur Ilboudo, responsable de l’unité d’élimination de la lèpre et de la lutte contre la leishmaniose et l’ulcère de Buruli, partenaire de la Fondation Raoul Follereau. « Chaque famille vit sous tente, donnée par le HCR, dans une promiscuité et un dénuement total. » Malgré le danger que cela représente, les équipes du docteur Ilboudo, soutenues par la Fondation Raoul Follereau, ont pu réaliser des dépistages de la lèpre dans deux camps de déplacés situés à Dori et Wendou.
499 personnes auscultées
Le docteur Ilboudo a pu mener une campagne de dépistage de la lèpre dans les camps en étant introduit par les agents du district sanitaire de Dori. « Nous avons consulté 499 personnes et dépisté 5 nouveaux cas de lèpre. Plus de la moitié des déplacés présentait des pathologies dermatologiques allergiques ou infectieuses. Environ 200 personnes avaient des pathologies autres que dermatologiques. » Les PDI ont peu d’accès aux soins et sont très démunis. « J’ai été marqué par leur accueil et leur adhésion à notre activité. Ces personnes ont besoin de soins curatifs et cette campagne a trouvé toutes son utilité. »
En plus du danger, le docteur Ilboudo doit faire face à un défi logistique. « Notre véhicule est ancien et les déplacés ont besoin de médicaments », explique le docteur Ilboudo, « il nous faudrait d’autres partenaires pour mutualiser les ressources avec la Fondation Raoul Follereau afin de répondre à ce problème de logistique. » Aux yeux du médecin, ces campagnes seraient utiles dans tous les camps de déplacés du pays. « Mon objectif personnel est de me consacrer à soigner les plus pauvres et les personnes qui se trouvent dans des conditions difficiles. Tant que je serai en bonne santé, je me donnerai pour les couches défavorisées. »
Au début du mois de novembre, une équipe de l’unité Lèpre du programme national de lutte contre la lèpre du Burkina Faso a réalisé des dépistages de maladies tropicales négligées à Kaya auprès de 542 personnes. Elle a notamment ausculté les 190 élèves de l’école Saint Augustin, une école pour enfants déplacés soutenus par la Fondation. Plusieurs cas de lèpre ont été détectés dont deux graves. Ce dépistage a pu être possible grâce au partenariat avec l’Ambassade de France au Burkina Faso.