Des étudiants de l’Institut de Formation de Fondacio Europe (IFF) ont rénové pendant trois semaines deux appartements de familles très démunies de Tyr, au Liban. Une belle mission qui a pu voir le jour grâce au soutien de Roger Khairallah, responsable des projets au Moyen Orient de la Fondation Raoul Follereau.
Au Liban, la guerre a cessé depuis des années. Pourtant, la pauvreté est grande et ne fait que s’accroître d’années en années. Même au cœur de la guerre civile, la situation économique du pays n’a jamais été aussi catastrophique.
Depuis la guerre au Liban de 2006, entre Israël et le Hezbollah, appelée guerre des Trente-trois jours, les familles du Sud du Liban peinent à survivre dans un contexte économique difficile. A Tyr, par exemple, environ 400 familles chrétiennes se battent pour subvenir à leurs besoins. Ceux qui ont les moyens de s’acheter du matériel vivent de la pêche tandis que d’autres travaillent comme serveur dans les restaurants et les hôtels. La plupart des femmes ne travaillent pas pour s’occuper de l’éducation des enfants.
Les besoins dans cette région sont immenses. C’est pourquoi, sept étudiants de l’IFF ont souhaité s’y rendre afin de se mettre au service des plus démunis. Roger Khairallah, responsable des projets Moyen Orient de la Fondation Raoul Follereau, revient sur cette belle mission.
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Nous avons reçu cette année une demande de stage de la part de sept étudiants de l’Institut de Formation de Fondation, basé à Angers. Une demande que nous avons acceptée et c’est avec joie que nous avons accueilli six jeunes filles et un garçon pour un stage du 1er au 22 juin. Durant trois semaines, les étudiants sont venus en aide à deux familles de Tyr vivant dans une grande précarité.
En accueillant ces jeunes la nuit d’un samedi, j’ai trouvé une équipe souriante et dynamiques, disposée à commencer la mission dès le lendemain. Lors de la préparation du chantier, les jeunes ont tout de suite été bien organisés et complémentaires dans le travail. La détermination dont ils ont fait preuve durant la mission était admirable. Une très belle entente régnait, dans un bon esprit de service et de rigueur.
L’ainé est tombé dans la drogue
Les stagiaires ont d’abord rénové l’appartement d’une femme vivant seule, veuve depuis des années. Composé de deux pièces seulement, ce logis est à la fois son lieu de vie et son magasin. L’état des deux pièces était tellement déplorable que peu de clients se rendaient dans ce petit magasin de quartier. L’appartement avait besoin d’être nettoyé, d’un coup de peinture et de changer les fenêtres pour empêcher les infiltrations d’eau. Chose faite grâce aux jeunes qui ont également installé une armoire de cuisine. Avec l’amélioration de l’état de lieu, la propriétaire espère attirer plus de clients.
Les étudiants ont ensuite aidé un couple et leurs quatre enfants, trois garçons et une fille. Le père de famille est pêcheur. Il possède sa propre barque mais ce qu’il gagne n’est pas suffisant. Il ne peut travailler que quelques mois dans l’année. Son épouse est femme de ménage. Elle possède l’unique salaire fixe du foyer. A ces difficultés financières s’ajoute le handicap mental des trois garçons. L’ainé est tombé dans la drogue et s’est fait limogé de l’Armée Libanaise. En outre, il a contracté une énorme dette auprès de la Banque. Ses parents ont des grandes difficultés à y remédier.
Leur appartement est composé d’une cuisine, d’une chambre pour les parents et la petite dernière de la fratrie, ainsi que d’une deuxième pièce qui sert de salon le jour et de chambre pour les garçons la nuit. La rénovation de leur appartement insalubre a nécessité beaucoup de travail pour les jeunes.
« C’est comme dans un rêve »
Le chantier a été effectué avec précision. Au fil des travaux, d’autres changements non prévus ont été nécessaires dans les rénovations comme le remplacement des étagères usées du magasin, repeindre la cuisine toute noircie de fritures ou encore changer la haute de la cuisine dont le bois était totalement infesté d’insectes.
En plus d’avoir réalisé un travail de qualité dans la rénovation des appartements, les jeunes ont tissé des liens avec les familles et les enfants du quartier. Des habitants m’ont même appelé pour me faire part de leur joie de voir des volontaires dans le quartier catholique de Tyr ! « C’est comme si je vivais dans un rêve de voir tout cela fait… », me confia Touma, la mère de famille, « Nous voulions changer les portes depuis plusieurs années. Jamais je n’aurais eu les moyens de le faire ! »
La Fondation Raoul Follereau a contribué au financement et à l’organisation du chantier mais les jeunes ont réalisé un travail remarquable, dans un esprit de service et une présence impeccables. Merci aux jeunes bénévoles de l’IFF !