Afin de réduire la durée du traitement de la lèpre, des essais prometteurs ont été menés à Bamako.
La lèpre est une maladie infectieuse qui se soigne grâce à l’administration d’une combinaison de trois antibiotiques : la dapsone, la rifampicine et la clofazimine. Il s’agit d’une polychimiothérapie (PCT). Une lèpre paucibacillaire peut être guérie en 6 mois et la lèpre multibacillaire en 12 mois de traitement PCT. Un temps relativement long qui peut, entre autres, entraîner une rupture de prise de traitement par les patients.
Par ailleurs, des études récentes conduites par l’OMS en collaboration avec la commission médicale et scientifique de la Fondation Raoul Follereau ont montré l’apparition de souches du bacille de la lèpre résistantes à la rifampicine, un des antibiotiques les plus efficaces de la PCT. Il est donc urgent de développer des régimes thérapeutiques plus courts et plus robustes. Au Mali, des chercheurs, le programme national de lutte contre la lèpre et la Fondation Raoul Follereau ont mené des essais prometteurs qui réduiraient la durée du traitement. Ces recherches sont dirigées depuis juin 2019 à l’hôpital dermatologique de Bamako par le professeur Samba Ousmane Sow, ancien membre de la commission médicale de la Fondation.
Une molécule efficace
Des études conduites au laboratoire ont permis de montrer l’efficacité d’une molécule appelée bédaquiline sur le bacille de la lèpre. Cette molécule est déjà utilisée chez l’homme dans le traitement de la tuberculose, une maladie provoquée par une bactérie appartenant à la même famille que celle de la lèpre. Ce médicament a été testé par leur accord, sur voie orale, avec leur accord sur 33 patients (multibacillaires, la forme grave de la lèpre), et n’ayant jamais été traités. L’objectif de cet essai est double : mesurer l’efficacité clinique et la tolérance du traitement chez l’homme. Les premiers résultats sont positifs. Au bout de 56 jours de traitement, plus de 90% des malades ayant bénéficié de ce traitement ont connu une amélioration de leurs lésions. Le médicament est bien toléré et aucun effet secondaire grave n’a été signalé. Selon la communauté scientifique, bien que le suivi soit toujours en cours, ces résultats sont déjà prometteurs.