Vous êtes-vous déjà demandé comment le matériel médical et médicaments pour la lutte contre la lèpre parvient jusqu’à nos partenaires ? Julien Moulas, logisticien à la Fondation, nous explique les ficelles de cette belle chaîne d’amour entre le siège et le terrain.
Julien, est-ce que vous pouvez présenter un peu votre parcours ?
« J’ai fait de nombreux métiers dans ma vie et autant de formations différentes ! Après une formation en psychologie, j’ai suivi un BTS en commerce international. J’ai travaillé comme commercial à Aix et Marseille. J’ai ensuite changé pour les Arts et Métiers dont je suis ressoti comme ingénieur en informatique. Après ce diplôme, j’ai travaillé pour Apple à l’étranger. De retour à Paris en 2012, j’ai travaillé dans une galerie de design puis dans l’export en agro-alimentaire. Depuis deux ans, je suis au service de la Fondation Raoul Follereau en tant que logisticien en export afin de mettre en place des nouveaux partenariats. C’est la première fois que je travaille dans une structure humanitaire. Je ne suis qu’un rouage mais j’aime me lever le matin pour cet objectif social. C’est très gratifiant quand les partenaires sur le terrain envoient des photos du matériel reçu. »
En quoi consiste Foll Log ?
« Foll Log est une SARL créée en 1991. Elle est la plate-forme logistique de la Fondation Raoul Follereau permettant l’achat et l’export sur le terrain de matériel médical, technique, bureautique, etc. On peut répondre à tous types de demandes. Elles sont le reflet de ce qui est décidé par le service Projets de la Fondation pour le terrain. Il arrive aussi que nous ayons des demandes des fondations partenaires comme la fondation Anesvad. Elle avait besoin de tests pour dépister la syphilis. Ce test dépiste aussi le pian, une maladie tropicale négligée à manifestation cutanée. Concernant les médicaments contre la lèpre, la PCT, l’Organisation Mondiale de la Santé est en charge de l’acheminement vers les programmes nationaux de lutte contre la lèpre. Foll-Log a à sa charge l’exportation des médicaments qui soulagent les effets secondaires de la PCT tels que les corticoïdes ou encore des appareils à ultrasons. La Fondation a une approche du soin très globale. »
Concrètement, comment le matériel arrive sur le terrain ?
« J’ai réalisé un catalogue Foll Log des produits pharmaceutiques disponibles. Je l’envoie aux représentants qui le donnent ensuite aux partenaires. Les partenaires identifient leurs besoins et les font ensuite remonter au siège via les représentants. La listes des médicaments demandés est validée par le docteur Christian Johnson, directeur médical de la fondation, qui me la transmets. A partir de ces demandes, je rassemble le nécessaire en partenariat avec IDA, un partenaire historique qui facilité l’accès aux médicaments dans des zones défavorisées. Enfin, je prépare l’export. Pour acheminer, je fais très attention au coût et à l’impact carbone. Je fais très attention à l’argent des donateurs afin d’optimiser les frais de transport. Ils ne doivent pas dépasser 15% du coût de la facture. Cela prend du temps mais c’est un devoir. On priorise le transport maritime face au transports aérien. Pour les pays entourés de terre, je fais un transport multimodal. Le Burkina, par exemple, on envoie les médicaments par voie maritime jusqu’à Lomé puis la cargaison part en camion jusqu’à Ouagadougou. »