Au nord-ouest de la Côte d’Ivoire, le centre de santé Pietro Bonilli est une structure de référence, depuis près de 25 ans, pour toutes les populations du district du Denguelé. Une référence en raison de la qualité des soins qui y sont prodigués, mais aussi de l’engagement de ses soignants et des tarifs sociaux pratiqués. 

 

Fondé en 1999 par une congrégation de religieuses italiennes répondant à la demande de l’évêque local, Mgr Maurice Konan Kouassi, le centre est resté ouvert durant toute la période des conflits intérieurs. Aujourd’hui dirigé par Sœur Clémence Alowonou, il est tenu par une équipe de 18 personnes, comprenant notamment un médecin, une sage-femme, des infirmières, des aides-soignantes,  des pharmaciens, un technicien de laboratoire.

Le centre procède chaque année à plus de 3000 consultations de médecine générale et plus de 3500 consultations prénatales. Par ailleurs, le centre est une référence dans le traitement du VIH et de la malnutrition. Sœur Clémence a vu la situation sanitaire évoluer dans la région : dans les premières années, le nombre de personnes atteintes par la maladie et suivies par le centre dépassait 500, et la contamination, telle un fléau, semblait inévitable. Aujourd’hui, les patients suivant le traitement sont au nombre de 289. Cette diminution s’explique par les missions de sensibilisation et de formation effectuées, et aussi par le suivi des malades : l’équipe médicale s’assurant que les mères porteuses du VIH prennent les traitements antirétroviraux prescrits, prévenant ainsi la transmission du virus à l’enfant.

La malnutrition touche plus particulièrement les enfants. Le centre accueille et suit actuellement 48 enfants atteints de malnutrition sévère et 25 atteints de malnutrition modérée. Comment l’expliquer ? La responsable du centre fait valoir la pauvreté et l’ignorance : les mères ne savent pas toujours varier l’alimentation, ni comprendre les raisons pour lesquelles un enfant refuse de se nourrir et y remédier. En plus de la réalimentation des enfants, l’équipe veille donc à dispenser des formations pour bien nourrir son enfant. Pour ces enfants malnutris et pour les orphelins et les enfants abandonnés de la région, le centre a encore ouvert une pouponnière en 2014. 

Le centre Pietro Bonilli a un objectif social : permettre à toute personne, quelque soit son milieu social et ses moyens, d’accéder aux soins. Aussi des tarifs sociaux ont-ils été mis en place dès l’ouverture. 

Soutenant l’action essentielle de ce centre dans une région isolée, la Fondation Raoul Follereau finance du matériel et des équipements médicaux depuis 2014. En 2023, elle a fourni des chaises roulantes et du matériel de stérilisation, auquel l’ensemble des services a été formé par le technicien de laboratoire. (photographie en couverture)