Depuis plus de 70 ans, des milliers de bénévoles et de quêteurs agissent dans les pas de Raoul Follereau, en sensibilisant le public à la lèpre et en réunissant des fonds pour les actions de lutte contre la maladie dans les pays d’intervention. Pierre-Louis Lavigne est un des 5 responsables régionaux de la Fondation, au service des bénévoles.

 

Pierre-Louis Lavigne, quel est le rôle d’un responsable régional et comment fonctionne le bénévolat en région ?

Au sein de la Fondation Raoul Follereau, le responsable régional anime le réseau de bénévoles dans sa région, il soutient leurs initiatives, l’organisation des évènements locaux. Il est à l’écoute des bénévoles et se tient à leur disposition pour toute demande. Il a aussi un rôle de prospection et d’intervention en milieu scolaire, en renfort des bénévoles.

La mission des bénévoles est de sensibiliser les personnes à la lèpre, à la suite de Raoul Follereau, ce qui les amène aussi à parler des projets soutenus par la Fondation Raoul Follereau dans les pays d’intervention, en Afrique.

L’objectif est de faire connaître la réalité de la lèpre. Parler de la lèpre c’est aussi parler d’exclusion. On a un devoir d’informer, de dire que la lèpre existe encore et que tous nous pouvons tous être acteurs de la lutte contre cette maladie.

J’admire toutes ces personnes engagées, depuis des dizaines d’années pour certains, extraordinaires dans l’ordinaire de leur vie. Dans le froid de l’hiver, combien ont tenu un tronc lors des JML pour recueillir des dons et sensibiliser les personnes. Si des millions de malades ont pu être soignés, c’est également grâce aux bénévoles : eux aussi ont changé le monde ! A nous de transmettre le flambeau aux plus jeunes.

 

Certains bénévoles sont engagés depuis de nombreuses années, d’autres viennent de manière ponctuelle, tous contribuent à leur manière à la lutte contre la lèpre. ©Marie Bassoul

Quels sont les moments importants de l’année pour les bénévoles ?

L’évènement le plus important est bien sûr la Journée mondiale des malades de la lèpre (JML) qui a lieu, chaque année, à la fin du mois de janvier : les bénévoles donnent voix, particulièrement durant ces trois jours, à tous ces malades oubliés et trop souvent encore rejetés.

Dans les mois qui précèdent, les bénévoles commandent leur matériel (affiches, troncs, etc.) et se le répartissent, ils sollicitent les magasins, les lieux de culte, les bénévoles ponctuels ; ils se répartissent les lieux dits de quête pour les 3 jours de JML. De plus en plus, ils sont appelés à en faire un évènement visible et festif . Et certains aiment partager, à la fin de la JML ou à d’autres périodes de l’année, des moments de convivialité et d’échanges.

En plus de la JML, les bénévoles organisent tout au long de l’année, selon les lieux, des évènements ponctuels : il y a des vides-greniers, des concerts, des pièces de théâtres, des ventes de chocolats, les opérations Oranges de Noël, qui peuvent rassemblent plusieurs générations de bénévoles.

Et les écoles se mobilisent et réunissent souvent de belles collectes. Les professeurs peuvent laisser l’initiative aux élèves : à Vannes, des collégiens ont ainsi organisé un tournoi de volley au profit de la Fondation. Avant ces opérations, il est important qu’un bénévole intervienne dans l’école pour sensibiliser les élèves à la lèpre.

 

Qu’est-ce qui vous a conduit, Pierre-Louis Lavigne, à vous engager aux côtés des bénévoles, pour les malades de la lèpre ?

Avant de rejoindre la Fondation Raoul Follereau, j’ai exercé plusieurs métiers tout en ayant toujours été engagé dans le bénévolat.

Le rôle d’animation et de sensibilisation est ce qui m’a le plus attiré pour devenir responsable régional. Mais durant ces 6 dernières années à parcourir la région du Grand Ouest, j’ai aussi découvert ce qu’étaient les interventions en milieu scolaire, et j’ai été très marqué par l’envie d’apprendre des jeunes générations.

Les jeunes ont une soif de découvrir et de se donner. Ils se montrent sensibles à tout ce que la lèpre véhicule : la souffrance physique des malades bien sûr, mais aussi les difficultés sociales, l’exclusion que peuvent vivre les personnes encore après la guérison. Même s’ils sont très portés sur les réseaux sociaux, les jeunes ont aussi un vrai souci de l’autre.

Raoul Follereau avait raison : « Jeunes, c’est vous qui sauverez le monde ! »

L’espoir est là, en voyant tous ces jeunes sensibles à ce que vivent des personnes à des milliers de kilomètres de chez eux.

Pierre-Louis Lavigne auprès d’élèves d’un collège ayant recueilli des fonds pour les malades de la lèpre. ©FRF

 

 

Photo en couverture : deux jeunes bénévoles lors de la Journée mondiale des malades de la lèpre.  ©Marie Bassoul