QUI ÉTAIT RAOUL FOLLEREAU ?

 

Raoul Follereau est né à Nevers le 17 août 1903 et décédé à Paris le 6 décembre 1977, écrivain français est le fondateur de la Fondation éponyme

 Raoul Follereau le « vagabond de la charité »

Tout devait conduire Raoul Follereau à mener une existence paisible. Mais sa foi et surtout les orages du XXe siècle en ont décidé autrement. Chrétien et intellectuel engagé, il est devenu un infatigable homme d’action. Il est parvenu à tout concilier grâce à son exceptionnelle puissance de travail et à une personnalité hors du commun.

L’intellectuel engagé au service de la latinité et de la France
Faisant partie de la génération des « non-conformistes des années trente », Raoul Follereau a conscience de préparer des temps nouveaux. « Le poète a à remplir un rôle social éminent et grave. Il est en quelque sorte, plus que tous les hommes d’action, un conducteur, un chef, un guide d’âmes ». Pensant aux « jeunes élites », il fonde la Ligue d’union latine. En moins de 5 ans, il édite plus de 100 auteurs et fait connaître plus de 300 auteurs et interprètes de théâtre. Concerts, expositions… il veut aider amateurs et jeunes « professionnels », français et étrangers, à partager leur passion et à réaliser leurs rêves. Son objectif : contribuer ainsi à renforcer la paix dans le monde.

L’homme d’action défenseur des lépreux
Allant là où personne ne va, « Papa Raoul » veut mesurer lui-même la situation des lépreux. Il fait 32 fois le tour du monde afin d’adapter l’aide aux problèmes réels. Pour « ses » lépreux, il oublie fatigues et inquiétudes et se rend dans les endroits les plus reculés. Il n’est pas le premier à le faire, mais jusque-là ce genre d’expédition était surtout le fait de médecins ou de spécialistes. A la manière d’un grand reporter, il alerte l’opinion et dénonce l’exclusion dont sont victimes les lépreux : « Ils ne sont pas à côté du cimetière. Ils sont dedans… misérables et muets… Ils n’ont pas fait un geste et ils n’ont rien dit. Ils ont dépassé la limite même du désespoir… ».

L’éveilleur de consciences précurseur de l’humanitaire
Bien informé de la situation des lépreux, Raoul Follereau devient un symbole et une référence : partout où il passe, il travaille à changer les mentalités. Mais son combat ne se limite pas aux lépreux. Il embrasse toutes les souffrances du monde : « Pour aller d’une léproserie à l’autre, il faut faire du chemin, et je ne ferme pas les yeux sur la route. » Il révèle des drames ignorés, des vérités crues. Il réclame de nouveaux équilibres économiques, sociaux et même politiques et culturels, et lance un signal d’alerte à la communauté internationale

L’homme de communication messager de l’espoir

Poète, avocat, journaliste, orateur d’exception, Raoul Follereau développe dès son adolescence n goût prononcé pour les allocutions en public. Il ne redit jamais la même chose, mais il reprend inlassablement les mêmes idées, et parle sans intermédiaire à tous les publics, du plus choisi au plus populaire, à la Sorbonne ou à l’ONU.  Il émaille ses interventions d’anecdotes lourdes de signification, qui stimule l’intérêt et la générosité du lecteur donateur.

L’homme d’un idéal entraîneur des jeunes.

Plus que tout, Raoul Follereau aime les jeunes. Il veut les sensibiliser à des questions qui ne sont pas celles de l’actualité immédiate et brûlante. Il écrit 14 « messages » à leur intention, leur demandant de « ne plus accepter cette forme d’existence qui est une perpétuelle démission de l’homme… » Il les exhorte jusqu’au soir de sa mort : « Soyez conquis ou soyez indignés mais jamais neutres, indifférents, résignés ». En 1964, il les invite à se joindre à son appel aux membres de l’ONU pour consacrer le budget d’un jour de guerre à la paix. Ils sont plus de trois millions à le suivre en envoyant une carte postale à l’Organisation, véritable pétition internationale bien différente des pétitions d’intellectuels qui fleurissaient alors : Nous, jeunes de 14 à 20 ans, faisons nôtre l’appel « Un jour de guerre pour la paix »… et nous nous engageons à user, le moment venu, de nos droits civils et politiques pour en assurer le succès ». Plus de 20 ans après sa mort, cette voix résonne encore. Raoul Follereau continue de nous interpeller avec insistance…

 

 Raoul Follereau en quelques dates clés

  • 1903 : Raoul Follereau naît à Nevers, le 17 août.
  • 1920 : Il quitte Nevers pour aller étudier à la capitale. Il veut devenir homme de lettres.
  • 1922 : Raoul Follereau publie Le Livre d’Amour, un recueil de poèmes et de lettres dédié à sa fiancée, Madeleine Boudou.
  • 1925 : Raoul Follereau épouse Madeleine Boudou ; il gagne sa vie comme journaliste dans la presse des arts et des spectacles ; il commence à voyager et à développer ses dons d’organisateur et d’orateur.
  • 1927 : à Paris, il fonde La Jeune Académie, dont le mot d’ordre est « Pour le lyrisme et pour l’idéal ». Son but est de combattre le matérialisme et de promouvoir le beau en littérature. Il édite un journal, La jeune Académie, et publie de la poésie et du théâtre. Il cherche à percer dans le monde des arts et à vivre de sa plume.
  • 1930 : Voyage en Amérique latine où il s’émerveille du rayonnement de la France et commence une brillante carrière de conférencier. A son retour, il fonde la Ligue d’Union latine, dont le mot d’ordre est : « Unir et fédérer les élites latines pour la défense de leur civilisation ». Il fonde L’Œuvre des Bibliothèques françaises à l’étranger, sa première œuvre humanitaire, destinée à soutenir la francophonie. Son journal devient L’Œuvre latine.
  • 1936 : Il effectue son premier voyage en Algérie, où il découvre la figure de Charles de Foucauld. Il s’enthousiasme pour celui qu’il appelle le « chevalier des sables » et lance des collectes pour bâtir une église au Sahara et entretenir l’ermitage du P. de Foucauld. Dans son journal comme dans ses conférences, il parle comme militant nationaliste, très hostile au Front populaire et très soucieux de la grandeur de la France, à l’intérieur, dans l’Empire colonial et à l’étranger.
  • 1942 : Réfugié chez les Sœurs missionnaires de Notre Dame des Apôtres, à Vénissieux, il est passionné par le récit de la Mère Générale sur les lépreux de Côte d’Ivoire. Sa vie bascule. Il décide de mettre son idéal en pratique : le militant nationaliste se consacrera désormais au combat caritatif. En avril de la même année, il entame un cycle de conférences pour construire le premier village pour des lépreux, à Adzopé, en Côte d’Ivoire.
  • 1943 : en avril, pour les plus démunis en France, il crée
    « L’Heure des Pauvres »*.
  • 1946 : en décembre, il crée « Le Noël du Père de Foucauld »**.
  • 1948 : les Fondations Charles de Foucauld prennent le nom d’Ordre de la Charité.
  • 1954 : Il crée la Journée Mondiale des Lépreux, deux ans après avoir publié son premier tour du monde chez les lépreux.
  • 1955 : il écrit aux deux grands, le Général Eisenhower et Gueorgui Malenkov, demandant à chacun le prix d’un bombardier pour soigner tous les lépreux du monde.
  • 1964 : il envoie une lettre ouverte au secrétaire général de l’ONU en lui rappelant les initiatives précédentes restées sans réponse et en proposant que toutes les nations présentes à l’ONU consacrent un jour de guerre pour la paix. Seuls les jeunes répondront à son appel : ils seront trois millions, de 125 pays, à signer sa pétition et à l’envoyer aux Nations Unies.
  • 1965 : Il initie l’ILEP, fédération des associations luttant contre la lèpre, organisation unique en son genre, pour harmoniser, répartir et coordonner les actions de tous les acteurs de la bataille de la lèpre.
  • 1968 : Raoul Follereau désigne André Récipon comme son successeur et lui demande d’organiser son œuvre, à laquelle il assigne la mission de lutter contre la lèpre et contre toutes les lèpres.
  • 1971 : Avec l’accord de Raoul Follereau, André Récipon crée l’Union Internationale des Associations Raoul Follereau, chargées de diffuser le message de Raoul Follereau, de sensibiliser les populations locales et d’aider les handicapés guéris de la lèpre à se réinsérer socialement.
  • 1977 : Après 32 tours du monde à la rencontre des plus exclus, 14 messages pour proposer un idéal à la jeunesse du monde, d’innombrables initiatives pour bâtir un monde plus juste et plus humain, le vagabond de la charité meurt à Paris, le 6 décembre.

* Une heure de salaire ou de revenus pour les plus démunis.
** Un « troisième soulier » pour un enfant pauvre.

 Les écrits de Raoul Follereau 

Le livre d’amour (distribué gratuitement)

Tenant dans la poche, ce petit recueil rassemble les principales citations de Raoul Follereau ; les idées qui ont mené, conduit et éclairé sa vie. Beaucoup y puisent joie, réconfort, voire courage. Diffusé à des millions d’exemplaires, il a été traduit en anglais, en allemand, en italien… mais aussi en chinois, en arabe, en polonais… 94 pages / Édité par la Fondation Raoul Follereau.

En partenariat avec Bayard-Editions, la Fondation Raoul Follereau a permis la publication de la nouvelle BD fin 2021

Cette BD met en avant le côté « pionnier » de Raoul et Madeleine Follereau, qui ont voyagé à travers le monde pour donner des conférences et récolter des dons. Ils ont inventé une nouvelle façon de communiquer autour d’une cause et ont réussi à fédérer des grands mouvements de solidarité : avec la création de la Fondation reconnue d’utilité publique, la journée de la lèpre, Un jour pour la paix, etc.
La seconde partie est entièrement consacrée aux actions portées par la Fondation depuis le décès de son fondateur : à découvrir !

Les œuvres complètes de Raoul Follereau

Discours de Raoul Follereau